Du séquencier au StoryBoard final

C'est sans doute la partie la plus dense en terme d'écriture. 

Je vais essayer d'éviter de répéter la même chose que dans mes autres articles, mais il y a beaucoup en commun. Je vais parler de 3 étapes : le séquencier, le storyboard complet et le story-board final. 

Tout d'abord le séquencier. Qu'est ce que c'est?
C'est une technique utilisé par les scénaristes de cinéma, mais également par quelques auteurs de BD. Cette technique permet de comprendre quels sont les éléments qui composent le récit, quels sont les points forts sur lesquels vous voulez mettre l'accent.

Le séquencier s'articule par ses éléments : Description un événement (ou une action). Lui donner une justification (pourquoi cette scène est la, quelle est son sens), quel registre sera utilisé (léger, grave, triste) et combien de pages environ vous voulez le faire.

Je donne un exemple avec mon histoire: 

SCENE 1 : Thor affronte une menace dans la ville. Au même moment, piégé dans un métro, le héros rencontre Edda. 
Justification : Montrer  qui est Thor, exposer son quotidien et sa puissance.
En parallèle, c'est la rencontre entre 2 personnages principaux : le héros et Edda. Ils sont à l'écart de l'affrontement. On doit ressentir le calme. Comme si au final une attaque sur la ville était habituel et sans gravité.

Registre : Action pour les scène de Thor/ Tranche de vie pour les scènes entre le héros et Edda.
Nombre de page : 5 pages de chaque coté.

A QUOI CA SERT?

Et bien c'est simple : faire un séquencier permet de capter les scènes qu'on veut raconter. Quand on dessiner une histoire, on a toujours quelques scènes en tête. Et comme par hasard elle sont toujours plus loin dans l'histoire. Et bien voila, il suffit de faire un séquencier sur les scènes que l'on a en tête, et cela permettra d'articuler plus facilement le récit.

Je ne vais pas montrer mon séquencier car il y a trop de spoil.
J'espère quand même que ça vous a permis de mieux voir comment je fonctionne.

Le storyboard complet

Pixar a dit dans l'un de ses 22 tweets : Trying for theme is important, but you won’t see what the story is actually about til you’re at the end of it. Now rewrite. C'est vrai. C'est une fois qu'on a écrit l'histoire dans son intégralité qu'on se rend compte vraiment de quoi on parle.

C'est la que faire un storyboard complet est utile. Alors j'ai fait le storyboard complet de mon "chapitre 1". En tout cas la ou je voulais en venir avec mon histoire. Et voila 120 pages.

l'intégralité de mon "Chapitre 1"
l'intégralité de mon "Chapitre 1"

Durant toute cette étape, je me suis juste dit "c'est long, trop long, je ne vais pas à l'essentiel". Et une fois terminé, je me suis rendu compte qu'en fait, ce n'était peut être pas aussi long que je le pensais. Même un peu trop court. Ce que je voyais comme un chapitre 1 est devenu le Tome 1. 

Après un temps de réflexion, l'introduction s’étoffe. Les éléments s'articulent mieux entre eux.
Et c'est une des difficultés du système éditorial français. On sait qu'on a très peu de pages, très peu de temps, et au final, et on se force à condenser. Le souci fait qu'on comprime les pages et les informations. Lorsqu'on a une histoire complexe, notre patience se montre très vite limitée. On a vite tendance à vouloir précipiter les événements pour arriver aux scènes qu'on avait en tête. Le séquencier sert justement à ne pas trop se précipiter. On a déjà écrit les scènes que l'on a en tête, on ne se dépêche plus pour les atteindre.
Pour tenir le rythme et l’intérêt du récit, il faut trouver un juste milieu entre les informations qui sont importante aux récit et raconter une histoire intense et émouvante.. 

Bref, c'est parti, en ayant une nouvelle vision du récit en tête, je commence le story-board final. Je peux passer une heure voir plus juste sur une page.
Je veux m'approcher le plus de la planche final en terme de composition et de dialogue, sans dessiner trop de détails non plus.

Mon objectif : avoir un story-board clair et précis. Je place mes zones de noir et je compose des plans qui me plaisent.

Exclu : Les 8 premières planches en Story-board
Exclu : Les 8 premières planches en Story-board

Et pour conclure, il suffit de voir la différence entre la première version du story-board et la deuxième.

On voit tout de suite la différence, et on sent que j'ai beaucoup mieux réfléchi à la façon dont s'articule les événements.

Y a pas à dire, c'est à peine comparable
Y a pas à dire, c'est à peine comparable